S’en était trop. Je ne pouvais plus continuer de les entendre crier. C’était pour cette raison, et uniquement pour elle, que je fuyais comme la peste les quais et les bateaux de pêches en temps normal. Ils tuaient mes amis, sans que je ne puisse intervenir. Cela me désolais. Alors, cette soirée là, alors que je venais d’arriver, et que je ne pouvais dormir, je me suis décidée. Le jour, les hurlements de la ville étaient couvert par l’agitation, mais la nuit, il ne restait que la souffrance. Alors, je me suis lentement levée, mes gestes ralentis par la tâche que je m’étais fixée, je me prépara à tous les affronter. Oui, la sorcière de l’océan allait sévir. Pour la première fois vraiment agir.
Une robe blanche et vaporeuse, un masque et des bottines, j’étais parée. Mais nous étions en hiver, et il commençait à faire froid, j’ai donc mis une écharpe. Toujours de la même couleur. Me disant que de toute façon, je n’allais pas rester statique. La preuve, il était déjà temps de partir, Sortant dans la rue, j’ai un peu marché dans la nuit noire, sous la lueur des réverbères, avant de me lancer. Déposant de la salive dans ma main, je l’ai longuement étalée sur les pavés. Me reculant un peu, j’ai observée le portail commencer à se former. Un requin marteau halicorne a fini par en sortir. Puis deux, puis trois. C’est ainsi qu’au lieu d’une simple nuée, je me suis retrouvée avec une dizaine de spécimens à contrôler. Sans les attendre, je me suis alors élancée. J’ai commencée à courir, et alors qu’ils m’entouraient de leurs présences, je m’en sentis revigorée. Ce soir, nous allions faire un carnage. Dans tous les sens du terme.
Quand nous sommes arrivés aux docs, après de très longues minutes sans s'arrêter, j’ai levé un bras vers le ciel. Sans bruit, l’un des requins passa sous mes jambes, me transportant dans les airs, me déposant sur le pont principal avant de s’enfuir dans les airs. Tournoyant, comme ses compagnons avant lui, au dessus du bateau que j’avais choisi comme exemple pour notre vendetta. Alors, j’ai claquée dans mes mains. Au milieu d’eux, je leurs ordonna, dans la langue de l’océan, de commencer l’oeuvre pour laquelle je les invoqués. Filant comme des étoiles, mes requins accélèrent. L’un commença à déchirer les canalisations, un autre s’acharna sur l’une des portes. Ils allaient vite, passaient d’un endroit à un autre sans se formaliser.
Mais soudain, tous se stoppèrent, et regardèrent dans une direction précise. Étonnée, je fis de même, braquant mon regard sur une porte que nous n’avions pas encore défoncée. Quelqu’un, ou quelque chose, allait assurément en sortir.