La mort est une renaissance

Tout s’est passé si vite, je vois me vois flotter près de mon corps, alors c’est que comme ça que je finis ? Je n’en ai plus l’habitude, mais je pense qu’il faut positiver, je n’aurais pas à me soucier de mon avenir, ce qui signifie plus d’écoles, mais que vont penser mes parents ? Peu importe ce qui est fait ne peut pas être changé.

Tout commence à tourner autour de moi, le paysage change et je me retrouve dans un lieu vraiment bizarre, aucun bâtiment à portée de vue et plus étonnant encore, ce monde est monochrome, tout ce qui se trouve dans mon champ de vision est turquoise ! Je dois avouer que ce n’était pas vraiment l’idée que je me faisais de la mort.

J’observe ce monde quelques minutes puis je me force à avancer, tout se ressemble ici, j’espère ne pas devoir retourner précisément à l’endroit où j’ai atterri, car je suis sûr et certain de ne jamais le retrouver.
En avançant, je distingue des silhouettes par moment qui se trouvent être des sortes de fantômes turquoise comme ce monde, j’en déduis qu’ils sont morts eux aussi, mais pourquoi de mon côté suis-je toujours de la même couleur qu’à ma mort ? Peut-être deviendrais-je moi aussi un fantôme après un moment passé ici.
Las de marcher, je prends mon courage à deux mains et m’approche d’un groupe de 3 fantômes pour en apprendre un peu plus.
Les trois m’observent vraiment bizarrement avant de me demander de les suivre, ce que je fais sans discuter, après tout ce n’est pas comme si je risquais de mourir…
Ils me font grimper sur un cheval fantomatique et direction leur village, qui se trouve être dans le style indien... en version XXL, des centaines voire plus de tipis sont établit un peu partout.
À l’arrivée après m’avoir aidé à descendre du cheval, les trois hommes m’escortent jusqu’à un des tipis, j’en déduis que je vais rencontrer leur chef, je me l’imagine très bien dans le style vieux chaman pourtant quand j’entre, je m’aperçois que je me suis lourdement trompé, la personne assise devant moi était une femme d’une trentaine d’années, je ne le savais pas encore, mais elle allait devenir comme une seconde mère pour moi.

Cette femme nommée Karala fut celle qui me prit sous son aile et m’enseigna tout ce que je devais savoir à propos de ce monde, je dois bien avouer qu’au début, j’étais plutôt réticent à apprendre avec ce que j’avais vécu, mais au final tout c’est bien passé, sa méthode d’enseignement était sur le terrain et surtout à mon rythme, c’est moi qui apprenais quand je le voulait, après tout, j’étais ici pour l’éternité.
Les informations que j’obtenais étaient vraiment hallucinantes, dans ce monde aucun sentiment négatif n’était présent, les gens se regroupaient en communauté suivant leurs passions dans le seul but de s’amuser normalement, enfin pour la plupart des habitants, en effet, il se trouve que j’ai pu observer quelques communautés dont les loisirs se résumait à des batailles interminable et ceux, malgré l’absence de douleur dans ce monde.
J'eus également la possibilité d'apprendre la matérialisation, cette capacité me permet entre autres de faire apparaître instantanément n'importe quoi de non vivant grâce à son imagination afin de s'amuser encore et toujours plus.

Mes cours terminés, tout se passait merveilleusement bien, je m’étais fait un bon nombre d’amis depuis le temps que j’étais là et aucun de nous n’étaient très motivé pour se battre réellement, au mieux on chahutait, mais voilà qu’un jour des problèmes s’annoncèrent.
Je fis la découverte que je n’étais pas réellement mort, je m’étais fait un bleu et ce n’était pas normal apparemment.
Quand Karala m’avait dit que la douleur n’existait pas, je pensais à une forte atténuation, mais vu les regards horrifiés des membres du village et de leur discours, j’étais à présent convaincu que la douleur ne devraient pas exister.
Voilà donc pourquoi je gardais ma couleur comparée aux autres, eux même avait pensé que c’était une petite spécificité sans conséquences.

Un petit moment passa pendant lequel je me remettais peu à peu de mes émotions, me persuadant que ce n’était pas grave, après tout, je n’aurais qu’à rester ici sans me battre jusqu’à ma vrai mort, seuls les membres du village ne le voyaient pas comme cela et on me somma de retourner chez les vivants dans les plus brefs délais.
Pourquoi me faisaient ils cela? Étais-je devenu une créature dégoûtante à leurs yeux ?

La réponse fournie par Kalara me rassura… en partie du moins. J’apprenais de sa bouche que ce monde ne regroupait pas tous les morts, en réalité seul ceux qui à un moment de leur vie s’étaient ennuyés au point de sombrer dans la dépression se trouvaient ici et les criminels ne dérogeaient pas à la règle, malheureusement pour moi, certains d'entre eux, condamnés à l'ennui éternel, faute d'autres loisirs que de faire le mal, viendraient sûrement me trouver d'ici peu et autant dire qu'un gamin comme moi, le seul encore capable de ressentir la douleur dans ce monde ferait une cible de choix pour ces tarés qui se délecterait de ma douleur.
Dans une dernière tentative pour rester dans ce monde, je proposais de me suicider, ce qui logiquement, entraînerais la mort de mon corps qui devrait être à l’hôpital à l’heure qu’il est. Nouvelle déception mon corps et mon esprit étaient séparés, je ne ferais donc que ressentir la douleur pour rien, ce qui en réfléchissant était encore pire si je me retrouvais avec ces fous, l’hôpital se chargerait de me maintenir en vie pendant que les criminels me briseraient mentalement.

Le village entier entreprit alors des recherches, se basant sur le fait que j’avais rencontré trois des membres du village peu après mon arrivée et que je n’avais en théorie marché qu’en ligne droite.
Résultat après deux ou trois jours de recherches intensives, je découvrais un portail silencieux et absolument minuscule que je n’avais pas remarqué à mon arrivée.
Accompagné de Kalara, je m’approchais lentement du portail qui après l’avoir touché s’agrandissait pour me permettre de me laisser passer, j’enlaçais Kalara, j’avais les larmes aux yeux.

« Je croyais que la tristesse n’existait pas dans ce monde ? Si c’est le cas pourquoi est-ce que je la ressens ? »

Le silence s’installa un moment pendant lequel elle m’observa, le sourire aux lèvres, je le savais, elle avait deviné ce qui m’inquiétait.

« Ne t’inquiète pas si tu es arrivé une fois ici, tu y reviendras forcément, après tout, c’est moi qui suis créée cet endroit et je t’accueillerais de nouveau sans hésitation… »

Elle posa son index fantomatique sur mon front, une lueur s’en dégagea, quelque chose s’infiltrait en moi, puis je la sentis me pousser dans le portail sans aucune explication à ce qu’elle venait de me dire.
Ma dernière pensée avant de retrouver mon corps fut un remerciement silencieux au village et principalement à Kalara pour m’avoir enseigné une dernière chose avant mon départ : moi aussi, je peux être heureux.

5 juillet à l’hôpital ou je suis né

Je me réveille dans un lit d’hôpital, il fait jour et je ne peux pas bouger, je pleure au souvenir des membres du village et de Kalara qui me devra une bonne explication à mon retour.
Une infirmière me trouve réveiller et va chercher le médecin, celui-ci m’annonce que j’ai à présent 14ans puis il me demande de tout lui raconter, naturellement, je pensais qu’il me demandait de lui expliquer ce que j’ai vu dans l’autre monde et non pas si je me souviens de cet accident qui date de si longtemps.
Suite à mon récit, je vois dans leurs regards qu'ils sont certains que ce n’était qu’une sorte de rêve dans lequel j’ai exprimé le besoin de ma mère à mes côtés. Je souris et j’acquiesce, ils ne sont pas prêt pour une telle découverte, tant pis pour eux, de mon côté je sais ce que j’ai vu et je sens toujours l’énergie que Kalara a infusée en moi avant mon départ.
Après ça, le médecin contacte mes parents qui se précipitent à mon chevet, surpris de me voir si souriant, mais plus que tout, ils sont heureux de me voir en vie. Le médecin préconise un suivi psychologique en plus d’une rééducation. Ça me convient, je ne suis pas forcé de dire la vérité au psychologue, quant à ma rééducation, j’y mettrais toutes mes forces.

Une année plus tard

Ma rééducation est finie depuis peu, j’ai réussi à convaincre sans problème le psy que je n’étais pas fou et j’ai appris à me servir en partie du pouvoir qui m’a été conféré par ma seconde mère.
En parlant de parents, parlons de ceux encore vivants, j’ai finalement réussi à ne plus aller à l’école, pour le moment…bon d’accord sur ce point j’ai menti, mais je suis tout de même dispensé de ramener un excellent bulletin, un convenable suffit ce qui est tout de même un bon point !

Yoichi 16ans

Suite à la découverte d’un endroit où beaucoup de personnes sont comme moi, autrement dit avec des pouvoirs, j’ai appris l’anglais en parallèle de l’apprentissage de mes pouvoirs qui me passionne et j’ai convaincu mes parents de me laisser y aller.
J’ai hâte de voir ce que tout ça va donner.

Yoichi dispose pour le moment de trois pouvoirs :
- La création fantomatique qui lui permet de créer n’importe quoi et de n’importe quelle taille) de non-vivant et de la contrôler, il faut savoir que ces créations n’affectent que le vivant et rien d’autre en d’autres termes les créations passeront à travers le métal et autres matières sans problème. Cette capacité lui permet de toucher directement l’esprit de la cible et de lui envoyer une illusion de sensation différente en fonction de la création par exemple un coup de faux fantôme et un coup de couette fantôme ne provoqueront pas les mêmes effets tout comme un cri fantôme qui n’affectera que l’ouïe comparée aux créations citées plus haut ; le petit inconvénient de cette capacité se trouve justement être aussi son avantage, vu que les créations passent à travers la matière, elles ne peuvent donc pas être utilisées pour se protéger (sauf si l’adversaire se bat à mains nues)

- Son deuxième pouvoir lui permet de passer lui-même en mode fantomatique (il devient une version de lui-même, mais turquoise), dans ce mode, il peut passer à travers tout ce qu’il veut ,il devient alors capable de nager dans le sol et même voler du moment qu'il y a de l'air (il ne peux pas aller dans l'espace car il n'y a que du vide), mais en revanche, il ne peut rien faire d’autre que se déplacer (il peut toujours faire ses créations, mais elles n’auront aucune utilité mis à part bluffé)

- Vision fantomatique : Grâce à ce pouvoir Yoichi ne distingue plus que les esprits des êtres vivants, mais aussi les fantômes (il ne les aperçoit que dans ce mode) car ces derniers sont justement l'esprit sans l'enveloppe charnelle qu'est le corps, mais bon tout le monde sait que les fantômes ne se trouvent pas sur terre.
Pour en revenir à cette capacité Yoichi à tout de même une limite, en effet cette aptitude n'amplifie pas sa vue, elle change seulement sa façon de voir et donc plus la cible s'éloigne, plus elle devient petite et de plus en plus floue jusqu'à disparaître de son champ de vision.